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Transition écologique de la culture

La Transition écologique de la culture selon le Guide d’orientation et d’inspiration (2024) est un processus fondamental qui vise à engager activement le secteur culturel dans la réduction de son impact environnemental. À l’instar des autres secteurs d’activité, la culture doit prendre sa part dans le vaste chantier de la transition écologique.

Cette nécessité découle de l’engagement de la France à respecter les Accords de Paris de 2015, notamment l’objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de moitié d’ici 2030 par rapport à 1990, et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Le secteur culturel, qui représente 2 % des émissions de gaz à effet de serre de la France (sans compter les mobilités et la consommation audiovisuelle), doit contribuer à ces objectifs. Il est reconnu que les données disponibles pour mesurer l’empreinte carbone de l’ensemble du secteur culturel sont encore parcellaires, soulignant la nécessité de mutualiser les efforts et de développer des outils de mesure communs (Transition écologique de la culture — Guide d’orientation et d’inspiration, 2024).

Les artistes et professionnels de la culture sont considérés comme des acteurs clés de cette transition. Leur rôle est d’élargir les imaginaires, de sensibiliser le public aux fragilités du monde, et de faire émerger des solutions innovantes, en cohérence avec leur vocation première de création, de protection du patrimoine, de défense de la liberté artistique et d’accès à la culture pour tous (Transition écologique de la culture — Guide d’orientation et d’inspiration, 2024).

Le Ministère de la Culture joue un rôle de pilotage et d’inspiration dans cette démarche. Il a défini cinq axes d’action pour piloter la transition écologique dans l’ensemble des secteurs de la culture (Transition écologique de la culture — Guide d’orientation et d’inspiration, 2024) :

  • Créer autrement : de nouvelles pratiques durables. Cela implique de repenser l’ensemble du cycle de vie des œuvres et des éléments qui les entourent, de la conception à la diffusion, en intégrant l’objectif de décarbonation. Des initiatives comme le réemploi d’éléments de scénographie et l’écoconception sont encouragées.
  • Développer un numérique culturel sobre : Le numérique, bien qu’offrant de nombreuses opportunités, a un impact carbone croissant. L’objectif est de limiter ses aspects négatifs en favorisant des pratiques et des technologies plus sobres.
  • Inventer l’architecture, les territoires et les paysages de demain : Il s’agit de développer des solutions bas carbone dans la gestion du patrimoine et l’urbanisme, en préservant la biodiversité et en contribuant à l’économie circulaire. La rénovation, la réhabilitation et la restauration sobres du bâti existant sont privilégiées.
  • Préserver, conserver et sauvegarder pour demain : La « conservation verte » est au cœur des problématiques patrimoniales, visant à coupler la conservation du patrimoine avec les préoccupations écologiques en limitant l’utilisation de substances polluantes et en favorisant des méthodes durables.
  • Repenser la mobilité des publics pour une culture toujours accessible : La mobilité des publics représente une part significative des émissions de gaz à effet de serre du secteur culturel. L’objectif est de construire des stratégies de mobilité durable pour optimiser l’accès à la culture, en coordination avec les collectivités locales et les ministères concernés.

Pour mettre en œuvre cette transition, le Ministère de la Culture s’appuie sur plusieurs leviers d’action (Transition écologique de la culture — Guide d’orientation et d’inspiration, 2024) :

  • La collecte de données et la réalisation de bilans carbone : Il est indispensable de mesurer l’impact environnemental des activités culturelles pour pouvoir le réduire efficacement. L’obligation de réaliser des bilans d’émissions de gaz à effet de serre (BEGES) est rappelée pour les structures de plus de 250 agents. Des outils d’autodiagnostic écologique et des référentiels carbone sont développés pour aider l’ensemble du secteur. Le scope d’un bilan carbone permet de catégoriser les émissions (directes, indirectes liées à l’énergie, et autres indirectes). Le scope 3, comprenant les émissions indirectes, représente une part importante des émissions du secteur culturel, comme le montre l’exemple de l’Opéra National de Paris où il représente 95 % des émissions.
  • Le financement de la transition écologique : Des fonds interministériels dédiés à la transition écologique sont fléchés vers le secteur culturel. L’appel à projets « Alternatives vertes » dans le cadre de France 2030 vise à soutenir des initiatives innovantes et à accélérer la transition écologique des structures culturelles. Progressivement, des indicateurs d’impact écologique deviennent des critères d’attribution des aides. Des crédits de travaux et d’équipement sont prioritairement orientés vers des investissements verts, notamment pour l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments.
  • La formation aux enjeux de la transition écologique : Adapter les cursus de formation initiale et développer une offre de formation continue pour les professionnels du secteur culturel sont essentiels pour outiller les acteurs face aux défis écologiques. Des modules de sensibilisation sont déployés, et la formation professionnelle est adaptée aux métiers les plus impactés. L’intégration de la transition écologique dans les référentiels pédagogiques de l’enseignement supérieur culturel est une priorité.

Au-delà de la réduction de son propre impact, le secteur culturel est également une force de sensibilisation à l’écologie. À travers le cinéma, les festivals, les œuvres d’art, la littérature, les spectacles, et les expositions, la culture forge les imaginaires et inspire de nouveaux récits qui peuvent influencer la manière dont le public s’approprie les enjeux environnementaux (Transition écologique de la culture — Guide d’orientation et d’inspiration, 2024).

La Transition écologique de la culture est un engagement multidimensionnel qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs du secteur, soutenue par le Ministère de la Culture à travers des objectifs clairs, des leviers d’action concrets, et une reconnaissance du rôle essentiel de la culture dans la sensibilisation et l’inspiration pour un avenir plus durable (Transition écologique de la culture — Guide d’orientation et d’inspiration, 2024).

Bibliographie :

Transition écologique de la culture—Guide d’orientation et d’inspiration. (2024, janvier). Ministère de la Culture.