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Éthique du Care

L’Éthique du Care, d’après Brugère (2009) est une réflexion qui a émergé aux États-Unis dans les années 1980, notamment avec les travaux de Carol Gilligan, et qui se concentre sur la prise en charge des personnes les plus vulnérables. Joan Tronto a approfondi cette réflexion en soulignant la dimension politique de l’éthique du care, en observant que cette pratique est inégalement répartie selon le genre, la race et la classe sociale (Brugère, 2009).

Le terme « care » est difficile à traduire en français car il englobe à la fois la sollicitude et le soin (Brugère, 2009). Il comprend l’attention préoccupée à autrui (une disposition, une attitude) et les pratiques de soin (une activité, un travail) (Brugère, 2009).

Joan Tronto propose une définition globale du care comme étant : « une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre « monde », de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nous-mêmes et notre environnement, tous éléments que nous cherchons à relier en un réseau complexe, en soutien à la vie » (Brugère, 2009). Cette définition met en avant le care comme une activité centrale et essentielle de la vie humaine (Brugère, 2009).

L’éthique du care est étroitement liée à la notion de vulnérabilité humaine, reconnaissant que nous sommes des êtres interdépendants et relationnels, passant par des phases de dépendance et d’indépendance (Brugère, 2009). Elle s’enracine dans des situations particulières, valorisant la sensibilité aux circonstances, contrairement aux morales universalistes (Brugère, 2009).

Selon Tronto, un « bon care » passe par quatre phases nécessaires (Brugère, 2009) :

  • Caring about : l’attention comme reconnaissance d’un besoin.
  • Taking care of : la prise en charge, le fait d’assumer une responsabilité.
  • Care-giving : le travail effectif du soin et sa compétence.
  • Care-receiving : la capacité de réponse du bénéficiaire.

Tronto insiste sur la dimension politique et sociale du care, dénonçant la marginalisation de ses activités et la nécessité de repenser le rapport entre morale et politique (Brugère, 2009). Elle critique l’idéologie libérale individualiste qui occulte les inégalités de pouvoir et de ressources (Brugère, 2009).

Le développement des maladies chroniques a également influencé la conception du soin, qui ne se limite plus à la guérison mais inclut le soutien et l’accompagnement pour maintenir une vie viable (Brugère, 2014). Dans cette perspective, il devient essentiel d’assumer sa propre vulnérabilité et celle des autres, reconnaissant une humanité interdépendante (Brugère, 2014).

L’éthique du care met en lumière le devoir de protection des vulnérables, tout en soulignant le risque d’abus de pouvoir de la part des donneurs de soin (Brugère, 2014). Elle valorise la prise en compte de la position de l’autre dans sa vulnérabilité et la reconnaissance de l’altérité (Brugère, 2014).

Le care est une activité complexe qui implique à la fois la préoccupation pour les autres et les pratiques de soin, touchant aux dimensions morales, psychiques et pratiques de la vie (Brugère, 2014). Un bon soin requiert une « délicatesse », une intelligence relationnelle et sensible pour répondre aux besoins de la personne dépendante (Brugère, 2014).

L’éthique du care entre en tension avec une conception néolibérale du care, qui tend à l’instrumentaliser et à la réduire à une responsabilité individuelle, dévalorisant la solidarité collective et les pratiques de soutien de la vulnérabilité (Brugère, 2014).

L’éthique du care propose une approche qui valorise l’interdépendance et la vulnérabilité dans une société pluraliste, reconnaissant les différences de situation et promouvant un « prendre soin » collectif pour rendre toutes les vies dignes (Brugère, 2014). Elle rejoint la théorie des capabilités de Martha Nussbaum en se concentrant sur ce que les individus sont réellement capables de faire et d’être, en lien avec la question du contexte et de l’hétérogénéité des capacités (Brugère, 2014). Le care peut même être considéré comme une capabilité fondamentale qui rend possibles toutes les autres (Brugère, 2014).

Le terme « care » est difficile à traduire en français car il englobe à la fois la sollicitude et le soin (Brugère, 2009). Il comprend l’attention préoccupée à autrui (une disposition, une attitude) et les pratiques de soin (une activité, un travail) (Brugère, 2009).

Joan Tronto propose une définition globale du care comme étant : « une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre « monde », de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nous-mêmes et notre environnement, tous éléments que nous cherchons à relier en un réseau complexe, en soutien à la vie » (Brugère, 2009). Cette définition met en avant le care comme une activité centrale et essentielle de la vie humaine (Brugère, 2009).

L’éthique du care est étroitement liée à la notion de vulnérabilité humaine, reconnaissant que nous sommes des êtres interdépendants et relationnels, passant par des phases de dépendance et d’indépendance (Brugère, 2009). Elle s’enracine dans des situations particulières, valorisant la sensibilité aux circonstances, contrairement aux morales universalistes (Brugère, 2009).

Selon Tronto, un « bon care » passe par quatre phases nécessaires (Brugère, 2009) :

  • Caring about : l’attention comme reconnaissance d’un besoin.
  • Taking care of : la prise en charge, le fait d’assumer une responsabilité.
  • Care-giving : le travail effectif du soin et sa compétence.
  • Care-receiving : la capacité de réponse du bénéficiaire.

Tronto insiste sur la dimension politique et sociale du care, dénonçant la marginalisation de ses activités et la nécessité de repenser le rapport entre morale et politique (Brugère, 2009). Elle critique l’idéologie libérale individualiste qui occulte les inégalités de pouvoir et de ressources (Brugère, 2009).

Le développement des maladies chroniques a également influencé la conception du soin, qui ne se limite plus à la guérison mais inclut le soutien et l’accompagnement pour maintenir une vie viable (Brugère, 2014). Dans cette perspective, il devient essentiel d’assumer sa propre vulnérabilité et celle des autres, reconnaissant une humanité interdépendante (Brugère, 2014).

L’éthique du care met en lumière le devoir de protection des vulnérables, tout en soulignant le risque d’abus de pouvoir de la part des donneurs de soin (Brugère, 2014). Elle valorise la prise en compte de la position de l’autre dans sa vulnérabilité et la reconnaissance de l’altérité (Brugère, 2014).

Le care est une activité complexe qui implique à la fois la préoccupation pour les autres et les pratiques de soin, touchant aux dimensions morales, psychiques et pratiques de la vie (Brugère, 2014). Un bon soin requiert une « délicatesse », une intelligence relationnelle et sensible pour répondre aux besoins de la personne dépendante (Brugère, 2014).

L’éthique du care entre en tension avec une conception néolibérale du care, qui tend à l’instrumentaliser et à la réduire à une responsabilité individuelle, dévalorisant la solidarité collective et les pratiques de soutien de la vulnérabilité (Brugère, 2014).

L’éthique du care propose une approche qui valorise l’interdépendance et la vulnérabilité dans une société pluraliste, reconnaissant les différences de situation et promouvant un « prendre soin » collectif pour rendre toutes les vies dignes (Brugère, 2014). Elle rejoint la théorie des capabilités de Martha Nussbaum en se concentrant sur ce que les individus sont réellement capables de faire et d’être, en lien avec la question du contexte et de l’hétérogénéité des capacités (Brugère, 2014). Le care peut même être considéré comme une capabilité fondamentale qui rend possibles toutes les autres (Brugère, 2014).

Bibliographie :

Brugère, F. (2009). Pour une théorie générale du « care ». La Vie des idées. https://laviedesidees.fr/Pour-une-theorie-generale-du-care

Brugère, F. (2014). Qu’est-ce que prendre soin aujourd’hui ?: Cahiers philosophiques, n° 136(1), 58–68. https://doi.org/10.3917/caph.136.0058