La conservation verte, telle qu’abordée dans le Guide d’orientation et d’inspiration sur la transition écologique de la culture (2024), est une approche de la conservation du patrimoine qui vise à intégrer les préoccupations écologiques aux pratiques de conservation traditionnelles. Elle reconnaît que la conservation du patrimoine doit non seulement assurer la pérennité des œuvres et des sites pour les générations futures, mais aussi minimiser son propre impact environnemental.
Selon le guide, la « conservation verte » sera au cœur des problématiques de demain en matière de patrimoine, qu’il s’agisse de monuments historiques ou d’archives numériques.
L’objectif principal de la conservation verte est de coupler les enjeux de conservation pérenne avec les préoccupations écologiques. Cela se traduit par plusieurs actions concrètes (Transition écologique de la culture — Guide d’orientation et d’inspiration, 2024) :
- Limiter l’utilisation de substances polluantes dans les processus de conservation et de restauration.
- Réduire les impacts sur la biodiversité liés aux activités de conservation.
- Minimiser la production de déchets dans les opérations de conservation.
- Réduire l’émission de gaz à effet de serre associée à la conservation du patrimoine.
Pour atteindre ces objectifs, le Ministère de la Culture prévoit plusieurs actions (Transition écologique de la culture — Guide d’orientation et d’inspiration, 2024) :
- Promouvoir la recherche et les solutions de conservation et de restauration qui répondent aux enjeux de la transition écologique. Cela implique d’encourager le développement de méthodes et de matériaux de conservation moins nocifs pour l’environnement.
- Promouvoir les solutions durables dans le domaine des aménagements nécessaires à la conservation des biens culturels, ainsi qu’à leur mise en valeur. Cela peut concerner les systèmes de climatisation des réserves, les matériaux d’exposition, etc.
- Aider les services publics d’archives à construire, formaliser et évaluer une politique de collecte écologiquement soutenable. Cela prend en compte l’impact environnemental de l’acquisition et de la conservation des archives.
- Intégrer de manière systématique et pondérer favorablement des critères environnementaux dans les marchés publics de travaux de conservation et de restauration relevant du ministère. L’objectif est de favoriser les prestataires qui adoptent des pratiques respectueuses de l’environnement.
- Ouvrir une concertation au niveau international sur la conservation verte des œuvres. Cette concertation vise à harmoniser les normes de conservation à l’échelle mondiale en tenant compte des impératifs écologiques, par exemple en étudiant une évolution raisonnée des plages climatiques de conservation et en développant des techniques de transport des œuvres moins nocives.
La conservation verte reconnaît également la nécessité de réévaluer les méthodes de conservation sans mettre en péril les œuvres, de prioriser les opérations de conservation et de restauration, et de repenser l’action des archives dans une perspective de durabilité (Transition écologique de la culture — Guide d’orientation et d’inspiration, 2024).
Bibliographie :
Transition écologique de la culture—Guide d’orientation et d’inspiration. (2024, janvier). Ministère de la Culture.