Écoconditionnement des œuvres

L’écoconditionnement des œuvres est une approche du conditionnement des objets patrimoniaux et des œuvres d’art qui combine les principes de la conservation préventive avec des critères environnementaux dans le choix des matériaux, la mise en œuvre et l’usage (Guide de l’écoconditionnement des œuvres, 2024). L’objectif principal est de concevoir des conditionnements à l’impact environnemental maîtrisé tout en respectant les normes de conservation (Guide de l’écoconditionnement des œuvres, 2024).

Ce concept émerge d’un constat que le secteur patrimonial contribue au réchauffement climatique et à la pollution, notamment à travers le déplacement des œuvres (emballage et transport) et la scénographie (Guide de l’écoconditionnement des œuvres, 2024). Des pratiques courantes comme le suremballage, l’utilisation de caisses de transport à usage unique et l’usage massif du plastique sont remises en question au regard de leur impact environnemental (Guide de l’écoconditionnement des œuvres, 2024).

L’écoconditionnement vise à répondre à plusieurs enjeux (Guide de l’écoconditionnement des œuvres, 2024):

• Trouver des alternatives aux matériaux pétrosourcés pour le conditionnement, en tenant compte des contraintes de conservation.
• Éviter autant que possible l’usage unique des caisses et emballages.
• Réduire les déchets.
• Réutiliser et réemployer les matériaux et les emballages.
• Faire évoluer les pratiques de manière concertée sur toute la chaîne de métiers.

Malgré une sensibilisation grandissante et des travaux de recherche de plus en plus nombreux, plusieurs freins existent, tels que la crainte pour le respect des normes de conservation, le manque de connaissances techniques sur les matériaux, l’accessibilité et le coût des alternatives, le manque de temps et le poids des habitudes (Guide de l’écoconditionnement des œuvres, 2024).

L’écoconditionnement englobe plusieurs stratégies d’optimisation du conditionnement (Guide de l’écoconditionnement des œuvres, 2024) :

• Réduire la quantité et le volume des matériaux utilisés pour éviter le suremballage et optimiser le transport.
• Adapter le type de protection au besoin réel de l’œuvre, en privilégiant par exemple le tamponnage (emballage souple) lorsque l’état de conservation le permet.
• Moduler les conditionnements en utilisant des éléments séparables, interchangeables et adaptables pour allonger leur durée de vie et faciliter la réparation.
• Louer des caisses réutilisables pour limiter la fabrication de nouvelles caisses et les coûts de stockage.
• Mutualiser les moyens, les savoirs et les ressources entre institutions pour favoriser la circularité des conditionnements.

L’optimisation concerne également l’usage et la fin de vie des conditionnements (Guide de l’écoconditionnement des œuvres, 2024):

• Entretenir et réparer les matériaux et les conditionnements pour prolonger leur durée de vie.
• Réemployer les conditionnements et leurs matériaux pour un usage identique.
• Réutiliser les matériaux pour un usage différent au sein de l’institution (upcycling) ou les donner à d’autres structures.
• Recycler les matériaux en mettant en place des filières de tri et de valorisation, notamment pour les plastiques.
• La mise en œuvre de l’écoconditionnement nécessite un pilotage de la transition au sein des institutions culturelles, impliquant des leviers organisationnels tels que le travail en réseau, la dynamique collaborative, l’intégration dans les outils administratifs et l’évaluation continue des démarches.

L’écoconditionnement des œuvres est une approche globale et nécessaire pour réduire l’impact environnemental du secteur culturel en repensant les pratiques de conditionnement dans le respect des impératifs de conservation, en favorisant l’utilisation raisonnée des ressources, l’allongement de la durée de vie des matériaux et la collaboration entre les acteurs du secteur (Guide de l’écoconditionnement des œuvres, 2024).