Le terme « greenwashing » se réfère à une pratique où une organisation, comme un musée dans le contexte de la source (Chaumier & Chenevez, 2023), affiche des intentions écologiques ou durables de manière superficielle ou trompeuse, souvent pour améliorer son image publique sans nécessairement apporter de changements significatifs à ses pratiques (Chaumier & Chenevez, 2023).
Selon les auteurs Serge Chaumier et Alain Chenevez (Chaumier & Chenevez, 2023), bien que de nombreuses propositions de musées témoignent de bonnes intentions en matière d’environnement, elles finissent souvent par s’apparenter à du « greenwashing » (Chaumier & Chenevez, 2023). Cela se produit lorsque le musée sent qu’il ne peut pas rester inactif face aux enjeux environnementaux, mais choisit une approche d’adaptation qui évite une remise en question frontale et brutale de ses fondements et modes d’action (Chaumier & Chenevez, 2023).
Au lieu de transformations profondes, le « greenwashing » consiste à apprendre à faire la même chose qu’avant, mais avec modération et en douceur, ou à innover pour continuer comme si de rien n’était (Chaumier & Chenevez, 2023). Les actions entreprises, telles que l’écoconception, les économies d’énergie ou la sensibilisation du public par des médiations ludiques, bien qu’ayant le mérite d’exister, sont jugées tardives et dérisoires au regard de l’ampleur des enjeux (Chaumier & Chenevez, 2023).
Les auteurs suggèrent que les musées, à l’image de nos sociétés où tout devient marchandise, y compris l’authenticité, participent parfois à cette forme de « greenwashing » (Chaumier & Chenevez, 2023). Ils notent que même si les musées ont pour mission d’amener le public à s’interroger, ils occultent largement les problématiques liées au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources, préférant s’inscrire dans une logique d’économie de l’enrichissement et d’industrie créative perçue comme durable par le champ politique (Chaumier & Chenevez, 2023).
En d’autres termes, le « greenwashing » dans le contexte muséal pourrait se manifester par des expositions sur le climat ou des initiatives écologiques qui ne sont pas accompagnées de changements structurels profonds dans le fonctionnement de l’institution, comme la remise en question de sa dépendance économique à des systèmes non durables ou de ses pratiques de conservation énergivores (Chaumier & Chenevez, 2023).
Chaumier (2020) évoque également une critique des actions superficielles en matière d’environnement dans les institutions culturelles, où l’on observe une alternance entre des expositions de sensibilisation et des événements à fort impact carbone, ce qui pourrait être interprété comme une forme de « greenwashing » (Chaumier & Chenevez, 2023).
Ainsi, le « greenwashing » est une stratégie de communication qui vise à donner une image écologique responsable sans que les actions de l’organisation soient véritablement à la hauteur des défis environnementaux (Chaumier & Chenevez, 2023).
Bibliographie :
Chaumier, S. (2020). Questionner les liens sociétés-Terre. La Lettre de l’OCIM, 187, 20–27. https://doi.org/10.4000/ocim.3530
Chaumier, S. (2023, mars 22). S’engager pour construire le monde d’après? Pour de nouveaux modèles dans les institutions à l’ère de l’écocène. Viser une permaculture muséologique. La muséographie selon les écomusées et musées de société, ACTES DES RENCONTRES PROFESSIONNELLES DE LA FEMS 2021-2022, 64–72.